mardi 13 décembre 2022

"L'ESPRIT SOUFFLE OÙ IL VEUT" (Jean 3, 8-21)

 Ne pas faire l'histoire. Mais la permettre.  Flore Vasseur TEDxVaugirardRoad


Les marques, les gouvernements, les institutions nous racontent une histoire à laquelle nous pouvons (devons ?) croire. Mais quelle est la nôtre ? Flore Vasseur s’installe à New York à 25 ans pour créer son cabinet d’études marketing. Elle vit la bulle Internet, le 11 Septembre, un système capitaliste qui craquèle de toute part. Depuis, elle écrit pour comprendre la fin d’un monde et l’émergence d’un autre. Elle utilise tous les formats (romans, articles, films, chroniques radio, fiction) pour interroger notre rapport à la consommation, à la performance, à la technologie et au pouvoir.

lundi 18 septembre 2017

Antidote à la douleur psychologique par le Moine Moïse l'Athonite

"En même temps que notre époque se caractérise par l'abondance et la surconsommation (bien que la crise économique ait mis un sérieux frein à cela), la haute technologie, les progrès scientifiques, les conforts et les plaisirs matériels en grand quantité, elle rencontre également une grave exacerbation de problèmes psychologiques qui se reflètent sur nombre de visages, préoccupés, sombres, inquiets, nerveux, effrayés, tristes et bouleversés.

Même les jeunes souffrent de problèmes aigus et de conflits internes, et se trouvent dans une impasse avec de sombres pensées devant un vide insupportable.

De jeunes gens beaux, instruits et riches, ont pourtant perdu le rire, sont abattus et pessimistes. Nous sommes à une époque de convictions, de révélations, de bénéfices et de succès, mais notre peuple se sent désespéré, dépourvu de santé mentale, sans paix ni joie. Souvent d'ailleurs, les chansons à succès de nos jeunes appartiennent à des genres de musique caractérisés par la dépression, la dureté, la frénésie et la souffrance. On pourrait même penser quelquefois qu'ils se plaisent à augmenter la tristesse et le pessimisme. Au lieu de musiques qui réjouissent l'âme et lui redonnent la vie, ce sont des musiques qui la clouent à un pessimisme amer. Les visages tristes sont à la mode.

Les modes provocantes des jeunes, les fêtes violentes qui durent toute la nuit, la séduction envers le terrible fléau de la drogue, la consommation élevée d'alcool, la dépendance malsaine à Internet des heures durant, et beaucoup d'autres choses semblables n’aident en aucune façon et aggravent plutôt le problème. C'est comme si l’on s’acharnait de toutes les manières possibles à détruire leur santé, à raccourcir leur vie, et à leur faire perdre tout intérêt pour l'avenir. Les statistiques sont très tristes. Dans le monde 340 millions de personnes souffrent actuellement de graves problèmes de santé mentale. En Europe et en Amérique, l'Organisation mondiale de la Santé rapporte que près de la moitié de la population souffre de dépression, de mélancolie et à tout le moins de mauvaise humeur.

Aujourd’hui on ne peut — honnêtement et avec tristesse — que constater que ni la jeunesse, ni la beauté, ni la gloire de la réussite et de la croissance, ni beaucoup d’argent ni des vêtements coûteux, ne donnent à tout coup la joie attendue et tout le bonheur qu’on attend. Au milieu de tout cela, la propagation et la culture de cette morosité omniprésente ne cherche-t-elle pas à favoriser l’enrichissement des industries de psychotropes
 Le découragement excessif, disent les Saints Pères de notre Église, est l’esprit mauvais de l’affliction qui mène à la dépression et la mélancolie. Il est bien connu désormais que l’on peut parfois se complaire dans l’amertume et que cela finit par être une sorte de confort morbide, une forme bénigne de sadomasochisme. Cette façon de faire de la société moderne reflète et exprime notre grande frustration qui s’origine dans l'individualisme et notre manque de valeurs.

N'importe qui peut, s’il lutte et le veut vraiment, ôter immédiatement de sa vie ce qui ne lui donne ni véritable optimisme, ni joie ni plaisir. De cette façon, l'humanité peut obtenir paix, calme et sérénité. La conscience trouvera le repos, la vie le calme, et même le sommeil sera doux.

Le poète T.S. Eliot a dit : «Faire quelque chose d'utile, dire quelque chose de vrai, regarder quelque chose de vraiment beau, tout cela suffit à enrichir votre vie." Dostoïevski a dit: «La beauté sauvera le monde." Le fait est que le mal, la ruse, et l'obscénité leurrent et séduisent, mais le bien, la bonté, la sainteté et le beau resteront toujours ce qui séduit vraiment et émeut une personne profondément.

La Tradition orthodoxe a la puissance, la force, le sens, la foi, la consolation et l'espoir. La tentative de certains de déraciner du cœur des gens cette riche et vivifiante Tradition ne fera qu’accroître le nombre de dépressifs, d'inconsolables, et de désespérés. Cette Tradition a donné naissance à d'excellentes figures de saints et de héros. Le temps est venu pour une recherche qui ait du sens, de renouer avec l'histoire, la Tradition et sa continuité. Un temps qui est acceptable, approprié et nécessaire pour une nouvelle découverte de notre Tradition et la certitude qu'elle offre, pour lutter contre le désespoir, la tristesse, la dépression et la mélancolie. C'est l'antidote à la douleur psychologique de beaucoup de personnes de notre époque. Nous avons besoin de suivre rapidement un tel traitement. Assez d'insignifiance et d'obscurité dans notre vie ! N'est-ce pas ainsi que cela devrait être ? Suis-je exagéré et dépassé ?"
(version française par Maxime le Minime de l'article du site Mystagogy)